Après une économie fondée sur la traite des fourrures pendant 150 ans, Montréal est devenue une métropole commerciale diversifiée, axée à la fois sur le commerce international et sur la distribution de produits manufacturés.
Économie et travail à Montréal
L’industrie a joué un rôle croissant à partir du milieu du XIXe siècle et, au XXe siècle, le secteur des services s’est développé avec l’essor des institutions financières, des universités et des sociétés d’ingénierie. À la fin des années 1960, Montréal a connu une croissance beaucoup plus lente qu’au cours des décennies précédentes. L’essor de Toronto en tant que métropole incontestée du Canada a amené des centaines de sièges sociaux d’entreprises à s’y installer. Ce processus a pris de l’ampleur au cours des années 1970 et a été alimenté en partie par les craintes de nombreux anglophones face à l’évolution du contexte politique et linguistique. Cette perte n’a été que partiellement compensée par l’essor fulgurant des grandes entreprises détenues ou développées par des entrepreneurs francophones (comme, par exemple, Quebecor ou Bombardier) ou par le gouvernement provincial.
Parallèlement, l’économie montréalaise a également été profondément ébranlée par un important remaniement industriel qui a touché la plupart des centres manufacturiers d’Amérique du Nord et d’Europe. Les anciens fabricants de produits de consommation de la ville, orientés vers le marché intérieur, n’étaient pas à la hauteur de la concurrence internationale croissante. Ils ont fermé leurs portes en grand nombre, et les autres fabricants se sont tournés vers une production hautement automatisée pour survivre sur des marchés de niche. Les dépressions du début des années 1980 et 1990 ont également frappé particulièrement durement la ville, et le chômage a augmenté de façon spectaculaire.
Malgré les difficultés sociales et économiques, l’ensemble de l’aire métropolitaine est sortie de ce remaniement fondamental avec une structure industrielle modernisée et compétitive. La ville a connu un regain d’activité au cours de la deuxième moitié des années 1980 et a connu une croissance soutenue à partir du milieu des années 2000. Montréal demeure la deuxième métropole en importance au pays et abrite le siège social d’un certain nombre de grandes entreprises canadiennes. C’est aussi un centre de recherche et développement de premier plan, avec ses quatre universités et ses nombreux instituts et laboratoires de recherche dans des domaines tels que les télécommunications, les pâtes et papiers, l’aérospatial, les logiciels et les produits pharmaceutiques. La plus grande partie de la production aérospatiale du Canada est réalisée dans la région métropolitaine de Montréal par Bombardier et de nombreuses petites entreprises. Les autres secteurs manufacturiers importants comprennent les aliments, les boissons, les produits du tabac, les produits chimiques, les produits métalliques et les vêtements.
L’expertise de Montréal en transport et en aérospatiale a attiré des organisations internationales telles que l’Organisation de l’aviation civile internationale. La ville possède également le siège mondial de l’Association du transport aérien international, qui réglemente le transport aérien. Avec sa bourse et le siège social de banques et d’autres institutions financières, Montréal demeure un centre financier important, malgré la position dominante de Toronto. Bien qu’elle ne soit pas une capitale, elle compte de nombreux bureaux du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux.
Le transport à Montréal
Montréal est depuis longtemps un port de mer clé dans l’est de l’Amérique du Nord. L’amélioration constante de la navigation en amont et en aval de la ville commence avec la construction du canal de Lachine et se poursuit avec l’approfondissement du canal entre Montréal et Québec. Avant l’ouverture de la Voie maritime du Saint-Laurent, toutes les marchandises en provenance ou à destination des Grands Lacs devaient être transbordées à Montréal. En 2010, son trafic conteneurisé représentait 30 % du trafic conteneurisé international au Canada, ce qui le plaçait au deuxième rang après Vancouver. Les installations portuaires s’étendent maintenant sur plus de 25 kilomètres sur l’île de Montréal et traitent près de 32 millions de tonnes de marchandises et 2 100 navires par année.
Longtemps un important centre canadien d’exportation du grain, le port de Montréal est devenu l’un des principaux ports de manutention de conteneurs sur la côte Est de l’Amérique du Nord. En 1977, les installations désuètes de son secteur central ont été transférées à la Société du Vieux-Port, un organisme créé pour développer le tourisme et les loisirs. Le secteur a été transformé en un centre récréatif populaire du centre-ville appelé Le Vieux-Port.