Hotel de ville de Montreal

À partir de 1796, les affaires municipales de Montréal sont administrées par des magistrats qui n’ont pas à rendre compte de leurs actes aux citoyens. En 1830, Montréal obtient sa première charte, qui a une durée de vie de quatre ans et permet aux propriétaires fonciers d’élire un conseil municipal. Cependant, la charte de la ville n’a pas été renouvelée en 1837 parce que l’assemblée législative provinciale n’a pas siégé en raison des troubles politiques au Bas-Canada (Québec). Comme la charte n’a pas été renouvelée, les magistrats ont repris leur rôle administratif jusqu’à ce que la ville reçoive une nouvelle charte en 1841. En 1852, le peuple a été habilité à élire le maire, bien que seuls les propriétaires fonciers et certains locataires aient eu ce privilège. Au cours de ses premières décennies, le conseil municipal ressemblait à un club privé pour les hommes d’affaires montréalais importants.

Gouvernement et politique à Montréal

À la fin du XIXe siècle, la mauvaise administration et la corruption à l’hôtel de ville ont conduit certains hommes d’affaires à former des groupes réformistes. Après une enquête publique, le gouvernement provincial a créé un conseil de contrôle élu de quatre membres, ce qui a limité les responsabilités des conseillers dans l’administration générale. A la fin de la 2e guerre mondiale, des difficultés financières amènent le gouvernement du Québec à mettre sur pied une commission administrative de cinq membres, ayant tous les pouvoirs pour remettre la ville sur pied financièrement.

Le conseil municipal a repris ses pouvoirs en 1920 et a été réformé en 1941 : un tiers des 98 conseillers ont été élus par les propriétaires, un autre tiers par les propriétaires et les locataires, et un tiers a été nommé par des organismes publics tels que la Chambre de commerce et les universités. La dernière catégorie a été abolie en 1962 et le suffrage universel pour l’élection des conseillers et du maire n’a été introduit qu’en 1972. Le conseil municipal de Montréal est maintenant composé de 70 élus, dont le maire, 17 maires d’arrondissement et 48 conseillers municipaux. Montréal a un comité exécutif composé de conseillers municipaux choisis par le maire depuis 1922. Le comité exécutif est composé de 13 membres, dont le maire, et contrôle l’agenda législatif, l’établissement du budget et les règlements et motions soumis au conseil municipal. La politique montréalaise du XXe siècle a été dominée par des maires populistes qui ont occupé le pouvoir pendant plusieurs mandats.

La politique montréalaise à partir de 1960

Le Parti civique de Montréal de Drapeau (fondé en 1961) a transformé les coutumes politiques civiques qui, jusqu’alors, étaient pratiquées par des groupes d’intérêts un peu laxistes et de nombreux conseillers indépendants. Le Parti civique détenait la majorité des sièges au conseil, ce qui assurait cohésion et continuité à l’administration municipale. Dans les années 1970, les comités de citoyens, les militants syndicaux et les associations progressistes ont uni leurs forces dans l’opposition. Ils ont créé le Rassemblement des citoyens de Montréal (MCM) et, sous la direction de Jean Doré, ils ont remporté les élections en 1987 et 1991. Le RCM a mis en œuvre des réformes administratives et une plus grande participation des citoyens au processus décisionnel, mais elle a été critiquée pour ses dépenses excessives. En 1995, la « Vision Montréal », nouvellement formée, a pris le pouvoir sous la direction de Pierre Bourque avec la promesse d’embellir la ville, de réduire les coûts et de simplifier la bureaucratie municipale, et a été réélue en 1999.

Montréal et les villes de banlieue se disputent depuis longtemps le partage des coûts et des responsabilités en matière de développement urbain. Entre 1975 et 2005, toutes les municipalités de l’île étaient représentées au sein de la Communauté urbaine de Montréal (CUM), un organisme public ayant des responsabilités à l’échelle de l’île, notamment en matière de protection policière, de planification urbaine, de services de traitement des eaux usées et d’activités antipollution. Malgré les nombreuses propositions formulées par diverses commissions d’enquête, la réorganisation municipale demeure un sujet de discorde. Fin 2000, le gouvernement provincial a décidé de fusionner les 27 municipalités de l’île en une seule ville. De nombreuses municipalités de banlieue et leurs citoyens ont protesté à haute voix et ont même contesté la loi jusqu’à la Cour suprême, mais en vain.

La Communauté métropolitaine de Montréal

Au niveau régional, le gouvernement provincial a également créé en 2000 la Communauté métropolitaine de Montréal comme organisme de coordination entre Montréal, Longueuil, Laval et les autres municipalités de banlieue. Son territoire couvre la majeure partie de l’aire métropolitaine. Peu avant la fusion en 2001, l’Union des citoyens de l’île de Montréal (plus tard le Parti Union Montréal) remportait la mairie et la majorité des sièges du nouveau conseil municipal grâce à un fort appui des anciennes banlieues.